Les Gaulois réfractaires face à la transition énergétique?
- Jean christophe
- 1 mai 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 mai 2023
A l’heure ou les panneaux photovoltaïque sur les toits ne sont plus une option mais un besoin à combler, faisons le point sur la place de la France dans la transition énergétique mondiale.
Lors de la COP 21 à Paris, la France bien qu'une leader mondial de l'énergie nucléaire, s'est engagée à augmenter la part des énergies renouvelables et des progrès ont été réalisés ces dernières années. La part des énergies renouvelables dans la production d'électricité a atteint 23 % en 2020. Le gouvernement a fixé un objectif de 40 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2030 mais sera t'il tenu?
la France a déjà une longue histoire d'énergies renouvelables avec ses moulins, ses barrages hydrauliques et sa marée motrice. Moins connu est l’histoire du photovoltaïque qui remonte à 1839, l’année où le physicien français Alexandre Edmond Bequerel découvre la possibilité de produire de l’électricité grâce à la lumière et la présence de matériaux semi-conducteurs comme le silicium (l'élément le plus abondant sur terre après l'oxygène). Il fallut attendre un siècle plus tard et les succès de la recherche spatiale pour équiper les satellites avant de commencer à équiper les maisons et hameaux non raccordés au réseau. Une filière industrielle dans la vallée de Chambéry et dans la vallée de l'Arve, près de Chamonix fut un centre important de la production de panneaux solaires. La fabrication de systèmes de cellules photovoltaïques se faisaient chez Photowatt, société créée par la Compagnie générale d'électricité et le groupe pétrolier Elf-Aquitaine. Malheureusement, au cours des années 2000, la filière a été abandonnée en raison du manque de soutien politique, législatif et financier, ainsi que de la concurrence croissante des énergies fossiles.
Les États-Unis dans les années 1970, avait eux aussi lancé un programme ambitieux pour développer l'énergie solaire, avec pour objectif de produire 20% de l'électricité du pays à partir de l'exploitation des énergies renouvelable d'ici l'an 2000. Cependant, ce projet a été annulé en grande partie en raison des pressions exercées par les groupes pétroliers et des politiques. Exxon a en effet racheté le fabricant de panneaux solaire Sun Arco Solar en 1984, mais a rapidement fermé l'activité en 1986, invoquant des coûts élevés et une faible rentabilité. Certains experts estiment que ce choix était motivé par la volonté de préserver la domination d'Exxon dans l'industrie pétrolière, plutôt que de diversifier ses activités dans les énergies renouvelables. De plus, Exxon a été accusé de financer des groupes de lobbying qui ont fait pression sur les gouvernements pour qu'ils ne soutiennent pas les énergies renouvelables, en particulier le solaire. Ces pratiques ont contribué à retarder considérablement l'adoption du photovoltaïque dans le monde entier, y compris en France.
Les lobbys nucléaires ont également exercé une forte pression sur les politiques pour privilégier le développement du nucléaire plutôt que le solaire. Il est important de reconnaître que les oppositions aux énergies renouvelables sont souvent motivées par des intérêts économiques et politiques, plutôt que par des considérations environnementales. Les structures technocratiques, quant à elles, défendent souvent des modèles centralisés et hiérarchiques de production, qui sont plus difficiles à concilier que des énergies renouvelables décentralisées, indépendantes et participatives.
Le grand bond en avant c'est fait en chine avec sa filière photovoltaïque des années 2000 et sa stratégie agressive de prix bas, ce qui a contribué à une chute drastique des prix des panneaux solaires et à une croissance exponentielle de la capacité de production. Cette situation a mis en difficulté les entreprises européennes, y compris françaises, qui n'ont pas pu rivaliser.
Malgré l'urgence de la situation climatique, les énergies renouvelables rencontrent encore de nombreux opposants notamment pour l'agriculture arguant que ces structures sont inesthétiques ou bruyantes et nuisent aux paysages et cultures. Pourtant, les éoliennes et l'installation de panneaux photovoltaïques au sol sont capable de produire de l'électricité pour des millions de foyers sans émissions de gaz à effet de serre. Leur impact sur la faune et la flore sont minimale en comparaison avec du pétrole ou du nucléaire surtout en cas de marée noire, d’explosion et autres Tchernobyl ou Hiroshima.
Il est temps de reconnaître que les énergies renouvelables sont l'avenir de notre planète, et qu'il est crucial de les développer sans plus attendre. Les gouvernements et les entreprises doivent investir massivement dans les énergies renouvelables, Il est temps de faire un choix : sommes nous prêts à investir dans une électricité, propres, durables et sans déchets? Pour relever ce défi, il est important que les citoyens et les organisations de la société civile se mobilisent pour faire pression sur les politiques nationales, régionales et locales comme, afin de soutenir le développement des énergies renouvelables face au réchauffement climatique.
L'agrivoltaïsme par exemple permet avec une surface limitées de parcelles sur une exploitation, de produire de l'énergie électrique revendu à EDF, tout en préservant le destin des terres agricoles et en favorisant une production alimentaire locale et durable. Un élevage en agrivoltaïque améliorent le bien être animal et celui de l'agriculteur. Les oppositions à ces projets, souvent alimentées par des intérêts particuliers, doivent être surmontées pour permettre le développement d'un système énergétique plus juste et durable sur l’ensemble du territoire dans l'intérêt des générations futures.
Les pays où se développent le plus de surfaces d'énergies renouvelables sont principalement la Chine, les États-Unis, l'Allemagne et le Japon. En Chine, la production des énergies photovoltaïques et éoliennes a augmenté de manière spectaculaire au cours de la dernière décennie, en grande partie grâce aux politiques gouvernementales visant à stimuler l'investissement dans ces secteurs, les installations de serres agrivoltaïques sont des lignes impressionnantes de productions agricole. Les États-Unis ont également connu une croissance significative, en particulier dans la protection de la loi dans les États de Californie i et du Texas. L'Allemagne est un leader mondial dans l'énergie éolienne et solaire, avec un système de tarification favorable pour les producteurs d'énergie renouvelable, le Japon adepte précoce de centrale l'agrivoltaïque a connu une forte croissance de l'énergie solaire depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, qui a conduit à une réduction significative de la production d'électricité nucléaire dans le pays. La Norvège dépendant historiquement de l'industrie pétrolière s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici 2030 en développant l'hydroélectricité et les transports électriques. Le Costa Rica est le premier pays à avoir produit 100% de son électricité à partir d'énergies renouvelables pendant 300 jours consécutifs en 2017, grâce à l'hydroélectricité, la géothermie et l'énergie éolienne, l’Espagne et le Portugal avancent à grand vers l’autonomie énergétique grâce à leurs grandes centrales photovoltaïques.
Bonne nouvelle, en 2020, le coût moyen de production de l'électricité solaire était inférieur à celui de l'électricité produite à partir de charbon, de gaz naturel et même de l'énergie nucléaire dans de nombreux pays. Cette baisse des coûts de production a été accompagnée d'une augmentation rapide de la capacité de production d'énergie photovoltaïque dans le monde entier, les centrales solaires sont en train de devenir la source d'énergie incontournable. En France aussi après une impressionnante baisse de régime à la suite du moratoire des débuts des années 2010, qui aura fait perdre à l’industrie solaire 60% de ses effectifs, en 2023 nous atteignons enfin plus de 20000 emplois et cela pourrait être décupler.
Pourtant la France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint son objectif national de développement des énergies renouvelables.
Si le Parlement européen et le Conseil européen prévoit que ces objectifs soient « contraignants », il ne mentionne pas des « amendes ». La Commission européenne pourrait cependant frapper la France d’une sanction financière, dont le montant est à ce jour inconnu mais comme le précisait le cabinet de la ministre qui se voulait rassurante : « Si la France ne parvient pas à atteindre son objectif nous devrons acheter des millions d’euros de mégawatts d’énergies renouvelables chez nos voisins européens »
Enfin bref, on ne manque pas d’idées ni de savoir-faire chez les gaulois réfractaires mais certains trainent des pieds dans la transition énergétique…
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